Abidjan, le mardi 30 septembre 2025(LDA)-Le procès de l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara s’est achevé ce lundi à Bamako avec les réquisitions du parquet, qui a demandé une peine de deux ans d’emprisonnement. Le jugement sera rendu le 27 octobre prochain, date à laquelle le tribunal annoncera sa décision.

Moussa Mara est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : « atteinte à la crédibilité de l’État », « opposition à l’autorité légitime », « incitation à troubler l’ordre public » et « diffusion de fausses informations ». Ces charges font suite à une publication sur le réseau X (ex-Twitter) en date du 4 juillet 2025, dans laquelle il exprimait son soutien à des personnes incarcérées, qualifiées de « détenus d’opinion ».

Le ministère public a requis 24 mois de prison ferme tandis que le Contentieux de l’État, partie civile dans le dossier, a réclamé le paiement d’un franc symbolique et a demandé le maintien de l’ancien chef du gouvernement dans les liens de la prévention. La demande de liberté provisoire, formulée par la défense en amont de l’examen du fond, a été rejetée par le tribunal, contraignant Moussa Mara à comparaître en détention tout au long du procès.

Interpellé à Bamako le 1er août 2025, après un mandat émis par un juge de la cybercriminalité, Moussa Mara avait déjà fait l’objet de plusieurs convocations et auditions. Il avait également été empêché de quitter le territoire malien le 21 juillet, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à un forum au Sénégal.

Cette affaire intervient dans un contexte politique sensible au Mali, où les autorités de transition disent vouloir renforcer le respect des lois relatives à la sûreté de l’État et au maintien de l’ordre public. De leur côté, les avocats de la défense estiment que les poursuites visent à réprimer une expression politique légitime, remettant en question les limites de la liberté d’expression dans le pays.

Le verdict du 27 octobre prochain est très attendu, et pourrait marquer un tournant dans l’interprétation juridique de la parole publique au Mali.