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Côte d’Ivoire : Impact négatif des difficultés d’approvisionnement en graine de coton sur la vie d’une industrie de transformation

L’entreprise, Olhéol Industrie spécialisée dans la transformation de graine de coton en huile de table et en tourteau de coton pour l’alimentation du bétail, est confrontée à des difficultés d’approvisionnement en matière première, occasionnant des problèmes économiques dans sa vie.

Selon l'AIP, Le directeur chargé de la restructuration d’Olhéol Industrie, Koné Zanga, l’a fait savoir à la presse, mercredi, en dénonçant le non-respect de l’engagement de l’Etat qui consiste à garantir l’approvisionnement des triturateurs en graine de coton.

«Il y a des difficultés sur le terrain qui ne permettent pas aux triturateurs d’avoir la graine suffisante pour travailler», a-t-il affirmé.

A l’en croire, sur la période de 2009 en 2016, Olhéol n’a trituré qu’une quantité cumulée de 122.000 tonnes alors que l’usine a une capacité annuelle de 200.000 tonnes. Durant cette période, la quantité la plus élevée fournie à l’entreprise se situe autour de 50.000 tonnes. Ce qui voudrait dire que l’usine tourne en deçà de ses capacités. Par conséquent, Olhéol enregistre des pertes de plus de 700 millions F CFA par an, n’arrive pas à satisfaire toutes ses commandes et a du mal à traiter avec ses partenaires commerciaux et autres financiers.

«L’on dit partout qu’Olhéol n’a pas d’argent mais une entreprise ne fonctionne qu’avec des partenaires commerciaux et des partenaires financiers sur la base de la confiance c’est-à-dire, quand on sait que vous avez de la matière première, vous allez pouvoir produire, vous avez un débouché. Le cas d’Olhéol ce n’est pas la fabrication, ce n’est pas le débouché, c’est la matière première», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le directeur chargé de la restructuration a relevé que depuis mai 2016, les employés ne travaillent pas normalement mais les salaires sont payés. Par exemple, pour la campagne 2016-2017 en cours, les activités de l’usine sont arrêtées par manque de graine de coton parce que les égreneurs n’ont pas pu honorer la commande minimale d’Olhéol qui s’élève à 60.000 tonnes. Alors, l’administration a décidé de procéder à un licenciement économique de 94 personnes sur les 157 employés permanents restants.

Les syndicats des travailleurs, réunis sous l’égide de l’Union régionale des travailleurs du centre-nord-Bouaké (URTCN-B), avaient dénoncé, le 1er mai 2016, l’insuffisance de graine de coton qui impacte négativement les unités de transformation en Côte d’Ivoire. Ils ont recommandé au gouvernement ivoirien de prendre une mesure d’interdiction de l’exportation de la graine de coton, comme cela se fait dans certains pays de la sous-région, pour permettre aux industries ivoiriennes de survivre.

AIP

Auteur:
Armand Tanoh