Au 1er décembre 2016, il y avait 259 journalistes en prison dans le monde, selon le recensement du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) publié mardi.
Cette organisation qui a commencé à faire un recensement annuel en 1990 affirme que la Turquie comptait au moins 81 journalistes derrière les barreaux, soit le nombre le plus élevé dans un pays à la fois – et chacun d’entre eux fait face à des accusations antiétatiques. « Des dizaines d’autres journalistes sont emprisonnés en Turquie, mais le CPJ n’a pas pu confirmer un lien direct avec leur travail », précise le texte.
La Chine est passée au second rang avec 38 journalistes en prison. L’Égypte, l’Érythrée et l’Éthiopie sont respectivement 3ème, 4ème et 5ème « pires geôliers de journalistes », rapporte le CPJ. Ces cinq premiers pays qui font l’objet du recensement du CPJ ont été responsables de l’emprisonnement de plus de deux tiers de tous les journalistes emprisonnés dans le monde.
« Les journalistes qui travaillent pour collecter et partager les informations exercent un service public et leurs droits sont protégés par le droit international… », déclare Joël Simon, le directeur général du CPJ.
La région des Amériques, qui n’avait pas de journalistes emprisonnés en 2015, apparaît au recensement de cette année avec un total de quatre journalistes en prison.
Selon le recensement du CPJ, près des trois quarts des 259 journalistes emprisonnés font face à des accusations antiétatiques. Près de 20% de journalistes emprisonnés sont indépendants – un pourcentage qui a régulièrement diminué depuis 2011. La grande majorité des journalistes en prison ont travaillé en ligne et/ou dans le domaine de la presse écrite, tandis qu’environ 14% sont les journalistes de la radiotélévision.
Le recensement de la population carcérale tient compte uniquement des journalistes qui sont sous la garde du gouvernement et n’inclut pas ceux qui ont disparu ou qui sont détenus par les groupes non étatiques. Le CPJ estime qu’au moins 40 journalistes sont portés disparus ou ont été kidnappés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Les journalistes emprisonnés sont répertoriés par recensement à compter de minuit, le 1er décembre 2016 et indique le pays où ils sont détenus, accusés et moyen de travail pour chaque journaliste emprisonné. Ce recensement n’inclut pas de nombreux journalistes qui ont été emprisonnés pendant l’année, mais libérés avant le 1er décembre, précise le CPJ.
Le CPJ est une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York et dévouée à défendre la liberté de la presse dans le monde.
AIP
Auteur: Armand Tanoh