L’Afrique du Sud a perdu plus de 50 milliards de rands (plus de 3 milliards de dollars) à cause des violences et des pillages qui ont secoué récemment différentes régions du pays, a révélé mardi le gouvernement sud-africain.
“Plus de 200 centres commerciaux et de 300 magasins ont été pillés et endommagés” suite aux émeutes qui ont ravagé pendant plus d’une semaine les provinces du KwaZulu-Natal et de Gauteng, a déclaré la ministre à la présidence par intérim, Khumbudzo Ntshavheni.
Elle a ajouté que 1.400 guichets automatiques bancaires, 300 banques et bureaux de poste, ainsi que 90 pharmacies ont été vandalisés et saccagés dans les deux provinces.
Notant que les pertes estimées pour le PIB du KwaZulu-Natal sont de l’ordre de 20 milliards de rands (1,3 milliards de dollars), M. Ntshavheni a mis en garde que “cet impact se fera sentir aussi bien dans la province que dans le reste du pays”.
“Les dommages causés aux usines et aux installations de vente au détail dans la province du KwaZulu-Natal, où les troubles ont éclaté, auront un impact significatif sur l’économie, les emplois et l’accès aux biens et services”, a-t-elle déploré.
Elle a également signalé que 40.000 entreprises et 50.000 structures informelles ont été affectées par les violences, menaçant ainsi plus de 150.000 emplois dans la province.
Vendredi dernier, l’Agence de notation Moody’s a affirmé que les troubles sociaux qui ont secoué l’Afrique du Sud seront “coûteux” et auront un impact sur l’activité économique du pays. Il s’agit d’une “manifestation de l’exposition du pays aux risques sociaux inhérents à son profil de crédit, résultant des niveaux élevés d’inégalité des revenus et de chômage, en particulier chez les jeunes”, a-t-elle expliqué.
Même son de cloche chez les économistes sud-africains qui ont souligné récemment que le pays a besoin de longues années pour se rétablir des effets néfastes des violences et des pillages qui l’ont ravagé.
Kenneth Creamer, professeur d’économie à l’Université de Witwatersrand (Johannesburg), a souligné que les récents événements ont “aggravé davantage les difficultés économiques du pays, causées par une croissance en berne et l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19”.
hn