Côte d’Ivoire : Les sapeurs-pompiers civils réclament aussi leur part de primes

Après les gendarmes, policiers, agents des eaux et forêts, les sapeurs-pompiers civils expriment leur vœu d’être pris en compte dans l’octroi des primes de 12 millions aux militaires qui se sont mutinés récemment. Et ils se sont fait entendre dans plusieurs villes du pays le jeudi 19 janvier 2017.

Séguéla

Au cours d’une rencontre avec le préfet par intérim Adolphe Zégbé-Kouamé dans l’enceinte de la préfecture, jeudi, les hommes de feu ont souhaité être intégrés dans les revendications des ex-combattants, « car nous aussi nous sommes des ex-combattants », ont-ils fait remarquer.

« Si on doit donner l’argent aux militaires, aux gendarmes, aux policiers, aux (agents) des eaux et forêts, on doit nous donner aussi », a déclaré le porte-voix des pompiers civils qui a dénoncé le fait que son corps de métier n’ait pas été cité lors du point de presse animé par les émissaires du gouvernement après le Conseil des ministres de mercredi.
Outre cette requête, le porte-parole a réclamé le changement du statut de sapeur-pompier civil en celui de paramilitaire, en plus de la concession de primes de logement et de transport, a-t-on noté.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, les soldats, pris en compte pour la prime dite « ECOMOG », sont issus des rangs des ex-Forces armées des forces nouvelles (FAFN) qui avaient été désignés pour participer à des opérations de sécurisation du processus de sortie de crise, de 2007 à 2011 et qui n’avaient perçu ni prime, ni salaire, contrairement aux autres soldats, rappelle-t-on.

Bouaflé

Les sapeurs-pompiers civils de Bouaflé (Centre-ouest, région de la Marahoué) ont marqué, jeudi, un arrêt de travail pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail.

Dans une liste de revendications, les hommes de feu réclament les avantages et primes liés au statut des ex-combattants. Pour eux, l’Etat doit définir clairement leur profil de carrière et changer leur statut civil à celui de paramilitaire. « Nous sommes les seuls ex-combattants à ne pas avoir de statut clair et nous sommes les laissés-pour-compte de l’Etat », ont-ils déploré.

Les sapeurs-pompiers exigent le paiement total des rappels de la prime de l’emploi scientifique de l’Office national de la protection civile (ONPC) et du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Ils veulent, en outre l’annulation, sans condition, des blâmes et absences au poste de certains de leurs collègues et le salaire rattaché à leurs galons de sergent.

Pour l’amélioration de leurs conditions de travail, les hommes de feu réclament le paiement des indemnités de transport et de logement, la souscription à une assurance-maladie et l’équipement du centre de secours d’urgences (CSU) en matériel de travail.

D’un effectif de 45 agents dont quatre filles, les sapeurs-pompiers de Bouaflé ont pour missions, entre autres, la sauvegarde des personnes et des biens, la prévention en matière de protection civile et la lutte contre les incendies, les feux de brousse et inondations.

San Pedro

Les sapeurs-pompiers civils du Centre de secours d’urgence (CSU) de San Pedro, ont débrayé jeudi et effectué dans le calme une marche qui les a conduits de leur base à la préfecture de région, où ils se sont rendus pour présenter au représentant du préfet de région leurs préoccupations, afin de voir améliorer leurs conditions de vie et de travail.

« Les sapeurs-pompiers doivent être pris en compte dans les revendications des ex-combattants intégrés, parce qu’au regard du communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, nous n’avons pas entendu notre nom au nombre des forces militaires et paramilitaires qui doivent bénéficier des avantages (primes)», a déclaré le porte-parole des ‘’soldats du feu’’, Sergent Traoré Moussa, ex-combattant, connu sous le pseudonyme de Mackenzie.

« Nous sommes donc des ex-combattants, et nous sommes venus voir le premier responsable de la ville pour voir comment on pourrait bénéficier nous aussi des avantages qui sont donnés à l’ensemble », a-t-il expliqué.

Concernant le reste des revendications, les sapeurs-pompiers souhaitent, entre autres, « bénéficier des avantages du galon », que la prime OMPC ne représente plus 10% de leur salaire de base. Ils se plaignent également de ne pas avoir de réfectoire au sein de leur caserne, éloignée du centre-ville, de ne pas habiter les logements construits au sein de la caserne pour eux, et de manquer régulièrement de carburant pour les camions d’intervention.

Selon le porte-parole des ’’soldats du feu’’ de San Pedro, l’essentiel des revendications évoquées concernent les 1500 sapeurs-pompiers civils des 30 casernes de CSU sur l’ensemble du pays. Ils souhaitent que jusqu’à lundi, une réponse à leurs préoccupations soit donnée.

Armand Tanoh, Source : AIP

Auteur:
Armand Tanoh

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