Côte d'Ivoire- Processus électoraux : «(…) ce qui confère à l’élection sa véritable densité démocratique, ce n’est pas sa simple organisation, mais l’effectivité pleine et entière des droits politiques…» (Sebastien Touzé)

A l'approche de la présidentielle ivoirienne d'octobre 2025, la 9e session internationale de formation en droit international et des droits de l'Homme, organisée par la Fondation René Cassin en collaboration avec la Fondation Friedrich Nauman, et le conseil national des droits de l’Homme(CNDH), a décidé de mettre l'accent sur  les processus électoraux et des droits de l' Homme, et surtout la démocratie.

 
« Car ce qui confère à l’élection sa véritable densité démocratique, ce n’est pas sa simple organisation, mais l’effectivité pleine et entière des droits politiques, entendus dans leur acception la plus large », a declaré Sébastien Touzé, directeur de la Fondation René Cassin, lors de la conférence inaugurale portant sur le thème: "Processus électoraux et droit international des droits de l’Homme », à la cérémonie d’ouverture de cette session, le lundi 12 mai 2025, à Abidjan.
 
Selon lui, l’élection démocratique, aujourd’hui, ne peut plus être comprise comme une création exclusive des constitutions nationales. « Elle est, au contraire, une exigence du droit international, entendue comme ordre juridique structuré autour de la reconnaissance et de la protection des droits de l’homme », a-t-il soutenu, estimant que si l’élection demeure l’acte fondamental de la démocratie représentative, elle n’en est pas la garantie, mais le reflet ; elle n’est pas le couronnement de l’État de droit, mais son épreuve… 
 
Pour le directeur de la Fondation René Cassin, le simple fait d’organiser des élections ne suffit pas à établir la démocratie. « C’est l’ensemble des conditions dans lesquelles ces élections se déroulent – leur climat, leur ouverture, leur intégrité, leur justiciabilité – qui déterminent leur qualité démocratique. C’est à cette condition, et à cette condition seule, que l’élection devient l’expression vivante de la souveraineté du peuple. Et non, comme trop souvent, un simple exercice de légitimation du pouvoir », a précisé M. Touzé.
 
Et d’ajouter : « Une élection n’est démocratique que si elle permet une participation réelle, substantielle et continue de l’ensemble des citoyens à la vie publique. (…) De la même manière, la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association sont au cœur du débat démocratique. Elles permettent aux citoyens de se rassembler pour faire entendre leur voix, d’organiser des campagnes, de soutenir des candidats ou de revendiquer des réformes ».
 
Alexandra Heldt, directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation, n'a pas manqué de souligner la particularité de cette session qui se tient dans un contexte électoral pour la Côte d'Ivoire, avant de saluer l’exemplarité du partenariat entre les différentes entités organisatrices.  "C'est un rendez incontournable pour les praticiens et défenseurs des droits humains en Afrique de l’Ouest", a fait savoir Mme Heldt. Aux auditeurs et auditrices, elle a simplement souhaité une bonne formation, relevant que leur engagement reflète un attachement aux valeurs universelles consacrées par la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948.
 
Namizata Sangaré, présidente du CNDH, a confié que cette formation vient renforcer des initiatives de son institution sur les processus électoraux. Selon elle, vu la diversité des participant.e.s, ceci montre tout l’intérêt à former de nouveaux défenseurs des droits de l'Homme sur le continent africain ; rompus aux processus électoraux en lien avec le droit international… « Il faut faire en sorte que les lois de nos pays puissent constituer une base solide pour une bonne gouvernance électorale qui améliore le respect des droits de l’Homme, consolide la démocratie et renforce la stabilité des Etats », a souhaité Mme Sangaré.
 
Plusieurs thèmes, entre autres, seront abordés lors de cette session, notamment le système international de protection des droits de l'homme, le système africain de protection des droits de l’Homme, les défis de la gouvernance électorale, la Constitution et les droits de l'homme en Afrique, la participation des femmes dans les processus électoraux, les droits de l'homme et les conflits-post électoraux etc. A cela s’ajoutent d'autres activités publiques et privés, à savoir une session spéciale d'orientation des parlementaires, sur " élection et droits de l'homme", ce mardi 11 mai à l’Assemblée nationale. Une conférence publique sur la "Lutte contre la radicalisation et la désinformation en période électorale" est prévue au siège de la Fondation Friedrich Naumann, le jeudi 15 mai. 
 
Des 200 candidatures reçues, 98 participant.e.s, ont été retenu.e.s, dont 67 hommes et 31 femmes. Ils/elles viennent du Benin, du Burkina Faso, du Mali, du Cap-Vert, de la Côte d'Ivoire, de la France, de la Guinée Conakry, de la Mauritanie, du Niger, de la Centrafrique, de la RDC, du Tchad. 
 
La 9ᵉ session délocalisée de formation en droit international des droits de l’Homme, se tient du 12 au 16 mai 2025 au siège du CNDH à Abidjan.
 
Auteur: Daniel Coulibaly

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