Abidjan, le samedi 17 mai 2025(ivoire.ci)-Le Lieutenant-colonel Kouassi Konan Judicaël, commissaire du gouvernement, a soutenu qu'une nation ne peut prospérer que si les jeunes sont conscients des enjeux qui la concernent et s’impliquent activement. Il s'exprimait lors d'une conférence sur le thème « Construire une culture de paix en période électorale », le jeudi 15 mai 2025, et organisée par la Fondation Friedrich Nauman et collaboration avec le Conseil national des droits de l'homme-CNDH, en marge de la 9e session de formation en droit international et des droits de l'homme à Abidjan.
"Pour construire une culture de paix en cette période électorale et post électorale ; il est important que la jeunesse puisse jouer un rôle et assumer pleinement ses responsabilités", a-t-il insisté, indiquant qu'il y a donc un intérêt certain à associer, relativement à la présidentielle d'octobre 2025, les jeunes au processus électoral, tout en faisant la promotion de la culture et de l'engagement citoyen.
Également, le Lieutenant-colonel Kouassi Konan Judicaël a relevé la nécessité d'avoir une interaction saine avec les forces vives en présence, notamment par la création de cadre chez les acteurs politiques avec les Café politique, universités politiques, plateformes citoyennes, la formation aux valeurs citoyennes etc, afin de donner une légitimité au scrutin pour pérenniser la démocratie.
Relativement à tout ce qui est cas de violation et abus des droits des humains, il a invité chaque citoyen a avoir une culture de la dénonciation à travers la police citoyenne, et les mécanismes existants ( police, tribunaux, ONG...).
« La société se construit sur des règles et des lois, et il est impératif de dénoncer toute forme d’impunité », a-t-il exhorté.
Dr Adjé Boni Serge, historien, a articulé sa communication sur la radicalisation.
" Dans un contexte où chaque mot peut devenir une arme, la manipulation et l'embrigadement idéologique représentent aujourd'hui deux menaces majeures face à nos démocraties africaines, parce que jeunes et fragiles ", a-t-il souligné, avant de définir la radicalisation comme étant " un processus idéologique par lequel un individu ou groupe d'individus adopte une vision absolue voire extrême, exclusiviste et intolérant du monde, légitimant l'usage de la violence pour atteindre un objectif ...".
En Côte d'Ivoire, a confié Dr Boni Serge, le phénomène se manifeste sous plusieurs formes, notamment politique, ethnique et identitaire ( pas ivoirien, étranger, faux ivoirien, nord et sud, chrétien et musulman etc), se nourrissant souvent de la désinformation( fake news, images choquantes etc).
Il a identifié trois acteurs contribuant à la faire prospérer (1) les partis politiques, (2) les cyber activistes et (3) les groupes ethniques.
" Les moyens et les vecteurs de cette radicalisation sont essentiellement les réseaux sociaux , les lieux de culte ..", a-t-il précisé.
Que faut-il faire donc? 'En réponse, il a suggéré, hors période électorale, qu'il ait une identité ivoirienne inclusive, un soutien aux leaders religieux et communautaires modérés et en période électorale: qu'il ait des mesures de bonnes conduites, des veilles numériques etc, surtout que la radicalisation ne prospère jamais dans le vide, elle prospère dans les failles du tissu sociales,...là où il y a le mépris, l'injustice etc.
" (..) Nous devons réagir avant qu'il ne soit trop tard avec des lois précises, des médias responsables, des leaders engagés et surtout avec une jeunesse consciente et formée", a-t-il conclu.
De son côté, Abraham Kouassi, chargé de programmes à la Deutsche Akademie, a expliqué que la désinformation et la mésinformation n'ont pas la même but. Le premier terme consiste à partager une fausse information de façon volontaire avec un mauvais dessein. Par contre, le second terme, c'est de partager une information sans un but malsain. Selon lui, ce phénomène existe dans le milieu politique, où, malheureusement, des acteurs s'adonnent à cette pratique. Comme solutions, il a proposé deux options, à savoir l'éducation aux médias à l'endroit des citoyens pour une bonne consommation de l'information, et le fack checking(vérification des faits) pour les professionnels des médias, tels que les journalistes.
Auteur: Daniel Coulibaly