Côte d’Ivoire : Le gouvernement doit impliquer davantage la société civile dans les prises de décision en matière de gouvernance (Rapport PGO)

Le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO) vise à garantir des engagements concrets des gouvernements à promouvoir la transparence, autonomiser les citoyens, lutter contre la corruption et exploiter les nouvelles technologies pour renforcer la gouvernance. Dans ce cadre, le Mécanisme Indépendant d’Evaluation (MEI) évalue le développement et la mise en œuvre de plans d'action nationaux pour favoriser le dialogue entre les parties prenantes et améliorer la responsabilité. La conception de la recherche et le contrôle de la qualité des rapports du MEI sont réalisés par un Panel d’experts international, composé de spécialistes en matière de transparence, participation, responsabilisation et méthodes de recherche en sciences sociales.

Dans son rapport à mi-parcours du Plan d’Action National (PAN) de la Côte d’Ivoire 2016-2018, le MEI note une grande diversité des engagements pris par le gouvernement ivoirien dont 3 points forts : (i) la création et fonctionnalité des comités de développement minier ; (ii) la mise en place de comités communaux de lutte contre le racket ; et (iii) la promotion du budget participatif. Force est également de constater que des progrès de mise en œuvre ont été réalisés dans la plupart des cas.

Néanmoins, comme le précise le rapport, le plan d’action contient des engagements vagues, ce qui rend leur impact potentiel difficile à évaluer. Par ailleurs, le MEI souhaite pour la suite, une plus grande implication de la société civile dans le choix des engagements du gouvernement et les prises de décision, afin qu’elle puisse jouer son rôle de suivi et d’action citoyenne.

A cet effet, il conviendrait selon Aïcha Blegbo, chercheuse indépendante du MEI et auteur du rapport, non seulement d’augmenter le nombre de représentants de la société civile dans le Comité Technique mis en place par le gouvernement pour le PGO afin d’obtenir une composition équilibrée entre les membres du gouvernement et la société civile, mais également d’impliquer pleinement la Plateforme de la Société Civile établie pour le processus, dans le choix de leurs représentants au sein du Comité. Outre la recommandation de points d’amélioration concernant la conduite du processus de développement et de suivi du plan d’action par le gouvernement, la chercheuse recommande également entre autres l’addition d’engagements liés à la corruption (mise en place d’une politique ou d’un plan national – document écrit et adopté par le gouvernement – de lutte contre la corruption de façon pratique, qui inclurait à la fois les aspects liés à la corruption, au racket et au blanchiment d’argent), à l’amélioration de l’efficacité du système de santé y compris de la gouvernance des hôpitaux, ce qui constitue selon elle un impératif pour les citoyens, à la liberté de la presse et la pluralité d’expression, ainsi qu’à l’ouverture des données et au dialogue social avec les citoyens. Plus spécifiquement, Mme Blegbo appelle notamment à l’allègement des conditions dans le cadre de la libéralisation de l’espace télévisuel, et l’expansion des domaines dans lesquels les télévisions privées doivent émettre ; et à la consistance du prochain plan d’action, avec des objectifs spécifiques, mesurables et vérifiables.

Ces recommandations dont cinq clés visent non seulement à informer le développement du prochain plan d’action national, mais également à guider l’achèvement du plan d’action actuel.

Le rapport complet est disponible via le lien suivant : https://www.opengovpartnership.org/sites/default/files/Cote-dIvoire_Mid-Term_IRM-Report_2016-2018_FR_for-public-comments_0.pdf

AT

Auteur:
LDA Journaliste

LDA Newsletter

Ne ratez rien de l'actualité en continue, soyez aux premières loges des dernières news sur LADIPLOMATIQUE D'ABIDJAN