Côte d’Ivoire – Yopougon : 11 interpellations et une vive réaction du PPA‑CI

Abidjan, 3 août 2025 (LDA) – Onze personnes ont été interpellées à la suite des violences survenues dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 août à Yopougon, selon une déclaration du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé. Ces arrestations, opérées grâce à des renseignements qualifiés de « crédibles et concordants », interviennent dans un contexte politique tendu à moins de trois mois de l’élection présidentielle.

Des actes de violence et des interpellations ciblées

Selon les autorités, un groupe d’individus encagoulés et armés de machettes, de cocktails molotov et d’armes à feu aurait attaqué un autobus de la SOTRA, qu’il a incendié, avant de s’en prendre à un véhicule de la police nationale. L’intervention rapide des forces de sécurité a permis l’arrestation de 11 suspects, dont l’un a reconnu sa participation aux faits dans une vidéo diffusée par la télévision nationale. Le ministre a insisté sur le caractère légal des procédures, rappelant que toutes les personnes mises en cause seront présentées à la justice.

« Les forces de sécurité sont aujourd’hui bien formées et organisées, capables d’anticiper ou de gérer tout trouble dans le respect des droits de l’homme », a déclaré le général Vagondo Diomandé, ajoutant que la justice suivra son cours, loin des dérives d’arrestations arbitraires ou d’exécutions sommaires du passé.

Le PPA-CI dénonce des enlèvements et une instrumentalisation de la justice

Mais cette version officielle est vivement contestée par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui a tenu une conférence de presse dans la journée du samedi 2 août. Le président exécutif du parti, Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé une « vague d’arrestations arbitraires », accusant le pouvoir de mener une opération de répression politique ciblée.

Selon le PPA-CI, plusieurs de ses cadres et militants, dont Pascale Zaholy (députée suppléante), Kado Gnégbré, Josué Kouamé, Kouassi Brou, Éric Kogo, Fofana Souleymane et Zoh Inza, figurent parmi les personnes arrêtées, souvent de nuit et sans mandat. Le parti affirme que cette répression vise à entraver l’organisation de la marche politique prévue le 9 août par le Front commun PPA-CI/PDCI, une mobilisation contre ce qu’il qualifie de confiscation du pouvoir.

Le PPA-CI exige la libération immédiate de ses militants, dénonce une instrumentalisation de la justice à des fins électorales, et annonce qu’il saisira les juridictions internationales si nécessaire.

Deux lectures d’un même climat

Alors que le gouvernement met en avant sa fermeté face à ce qu’il qualifie de tentatives de déstabilisation, l’opposition, elle, dénonce une dérive autoritaire. Cette divergence de lecture alimente un climat de défiance à quelques semaines d’un scrutin présidentiel à forts enjeux. Le ministre de l’Intérieur a cependant prévenu : « Force restera à la loi », ajoutant que tous les instigateurs et complices des violences seront recherchés et traduits en justice.

Dans un contexte déjà marqué par des tensions politiques, cette affaire pourrait renforcer la polarisation entre pouvoir et opposition.

Armand Tanoh

Auteur:
LDA Journaliste

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