Abidjan, le mardi 5 août 2025(LDA)-CGTN Français a donné la parole à des journalistes et à des personnalités à l'occasion du 80e anniversaire de la victoire chinoise contre l'agression japonaise et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mohamadi Compaore, directeur de publication du journal La Diplomatique d'Abidjan (LDA), voit dans le dénouement de cette affaire le « courage exceptionnel » du peuple chinois.
En décryptant le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et de la guerre mondiale antifasciste, le directeur de publication de LDA, Mohamadi Compaore, a affirmé qu'il illustre « le courage exceptionnel du peuple chinois » qui a tenu tête à l'une des armées les plus puissantes de l'époque. Selon lui, commémorer cet anniversaire, cette victoire, c'est honorer la mémoire, renforcer l'unité nationale et réaffirmer l'engagement pour la paix et la justice. « Les Chinois ont fait preuve d'une résistance farouche, unissant civils et militaires dans une lutte pour la liberté, la souveraineté et la dignité nationales. Leur contribution a été déterminante dans la défaite du fascisme au niveau mondial. Cette bravoure, empreinte de résilience et de patriotisme, reste un exemple pour les générations futures. Elle symbolise la capacité d'un peuple à surmonter les épreuves les plus dures pour défendre ses valeurs fondamentales », a indiqué M. Compaore.
À l'entendre, cette victoire contre le fascisme offre des leçons précieuses à la Chine et aux pays africains pour faire face aux défis mondiaux actuels. Face aux menaces contemporaines – terrorisme, instabilité, changement climatique, a-t-il déclaré, les pays africains doivent également renforcer leur cohésion interne. « La résilience face aux épreuves est une autre leçon essentielle. Malgré les souffrances, la Chine a su se reconstruire, se développer et devenir une puissance mondiale. Enfin, cette histoire souligne la nécessité de la solidarité internationale. La Chine et l'Afrique, en approfondissant leur coopération stratégique, peuvent bâtir un monde plus juste, multipolaire et respectueux des souverainetés nationales. Ensemble, elles peuvent relever les défis globaux en valorisant la paix, le développement durable et l'indépendance des peuples », a expliqué Mohamadi Compaore.
De ce fait, l'Afrique et la Chine peuvent renforcer leur coopération dans des domaines comme la santé, la technologie, l'agriculture, la transition énergétique. « Sur le plan technologique, la Chine peut accompagner l'Afrique dans sa transformation numérique, en investissant dans les infrastructures, la formation des jeunes et la cybersécurité. Dans l'agriculture, une collaboration renforcée permettra d'améliorer la sécurité alimentaire grâce au transfert de technologies et à l'industrialisation du secteur. Face aux défis climatiques, les deux parties peuvent accélérer la transition énergétique en misant sur les énergies renouvelables », a-t-il détaillé. Et d'ajouter que, sur le plan de la paix et de la sécurité, la Chine peut soutenir les efforts africains en matière de médiation, de stabilisation et de lutte contre le terrorisme, en respectant les solutions africaines aux problèmes africains.
S'exprimant sur la résolution 2758 des Nations Unies rétablissant le siège légitime de la République populaire de Chine à l'ONU, qui a bénéficié d'un soutien de l'Afrique, le directeur de publication de LDA, a laissé entendre que cet appui historique illustre la profonde reconnaissance entre la Chine et l'Afrique, au-delà des simples intérêts géopolitiques. « Aujourd'hui, cet héritage de fraternité doit inspirer un partenariat plus stratégique et équitable. Il invite les deux parties à renforcer leur coopération dans les forums multilatéraux, à défendre ensemble les principes de souveraineté, de non-ingérence et de développement commun. Il souligne aussi l'importance d'un multilatéralisme véritablement inclusif, où la voix du Sud global, en particulier celle de l'Afrique, doit compter pour construire un ordre mondial plus juste et équilibré », a souligné le journaliste ivoirien.
En tant que professionnel des médias, comment envisage-t-il le renforcement de la coopération médiatique sino-africaine pour amplifier la voix des pays du Sud global sur la scène internationale ? Pour M. Compaore, le renforcement de la coopération médiatique sino-africaine est essentiel pour porter la voix des pays du Sud global sur la scène internationale. « En tant que professionnel des médias, je pense qu'il est nécessaire de développer des partenariats structurés entre les organes de presse africains et chinois autour de la formation, de la coproduction de contenus et de la diffusion conjointe. Des programmes de formation croisés permettront aux journalistes de mieux comprendre les réalités sociopolitiques de l'autre, tandis que la coproduction d'émissions, de documentaires ou de reportages mettra en valeur les enjeux communs sous un angle non occidental », a-t-il avancé. De son avis, il est également important de créer des plate-formes de diffusion partagées pour atteindre un public plus large et contrer les récits dominants souvent biaisés. « Cette coopération renforcée contribuera à valoriser les réussites locales, promouvoir un discours équilibré sur les relations internationales et défendre la souveraineté narrative des pays du Sud global », a conclu Mohamdi Compaore.
Auteur: CGTN